Claire et Pierre-Elie Dequidt, producteurs en grandes cultures à Marconnelle (62)

Claire et Pierre-Elie sont aujourd’hui associés sur la ferme des Jardins à Marconnelle, discrètement située entre deux petites zones commerciales. Une fois à l’intérieur, le site se révèle être un bel écrin de verdure. Administrateur depuis peu et investi au sein de la commission environnement de Bio en Hauts-de-France, Pierre-Elie suit de près cette thématique. La ferme fait d’ailleurs l’objet d’une étude qui permettra de démontrer le lien entre agriculture biologique et biodiversité.

Ce fils d’agriculteur, ingénieur de formation, a fait ses armes sur l’exploitation de son père dans le Ternois, en tant que salarié : « Je profitais de l’hiver pour suivre des formations, je ne pensais pas que l’agriculture biologique pouvait s’appliquer en grandes cultures. Une formation du Gabnor m’a fait changer d’avis et j’ai donc décidé de m’installer en bio. Je trouve le milieu dynamique et bienveillant, il y a beaucoup d’entraide. Et je préfère l’agronomie à la chimie ». Ce modèle séduit également Claire, motivée et partante pour le projet qui a eu un effet vertueux plus globalement sur leur mode de vie et de consommation.

Avec un bagage en ingénierie agroalimentaire et une expérience dans l’enseignement, Claire vient booster la diversification des activités en s’installant sur la ferme. Avec une production de céréales, de colza, de lin textile, de racines d'endives et de pommes de terre… le tout empruntant le chemin des circuits longs, cap sur les circuits courts avec le lancement d’un distributeur automatique de produits fermiers bio en 2021, « La Case Bio » : « Nous y vendons des produits locaux et bien évidemment des produits de notre ferme : pommes de terre, huile de colza, lentilles, œufs…On essaie de trouver des synergies entre nos grandes cultures et le distributeur ». Pour satisfaire leur clientèle, ils font en sorte d’étoffer leur production : quelques légumes, des fraises, courges, poireaux, tomates, courgettes… Pour Claire, « le retour est positif, nous sommes contents de rendre ce service. » L’élargissement de leur offre sera aussi dopé grâce au Foodlab mis en place par le Germoir d'Ambricourt : une petite unité de transformation de fruits et légumes qui s’adresse aux professionnels et aux particuliers, prévue pour 2023. Une aubaine pour Claire qui préfère s’appuyer sur les outils existants plutôt que d’investir dans du matériel couteux.

En matière de diversification toujours, la production de betteraves va être (re)lancée ces prochaines années, dans le cadre du projet « filière sucre alternative ». « C’est un projet que j’ai trouvé pertinent, il y a un réel besoin sur le territoire. La structure des coopératives sucrières n’est pas du tout adaptée à l’agriculture biologique. Avec la naissance de la SAS coopérative la fABrique à sucres, c’est une occasion de développer cette production à petite échelle. Et c’est aussi important de diversifier nos productions et de réfléchir à de nouveaux débouchés. » Pour Pierre-Elie, des nouvelles filières à développer qui ont leur place dans la structuration régionale, il y en a plein. Un discours de convaincu convaincant qui colle à sa nouvelle casquette d’administrateur à Bio en Hauts-de-France. « Je trouve important de représenter les agriculteurs bio, de défendre leurs intérêts, de trouver de nouveaux débouchés, de s’atteler à des questions agro… Il faut des gens qui s’engagent. »

Quand on évoque leur avenir, pas d’ambition démesurée au programme : « Continuer à structurer notre projet, faire en sorte que ce qui existe fonctionne. » Sensibles aux questions environnementales, ils ont aussi le désir de donner une teinte sociale à leur projet. La Case Bio : www.lacasebio.fr