DES SOLUTIONS POUR MIEUX GÉRER LA RESSOURCE EN EAU

Le changement climatique, la perte de la disponibilité en eau, les productions légumières fortement consommatrices… sont autant de raisons d’accroître la résilience des systèmes agricoles sur la thématique de l’eau.

Selon le projet européen AgriAdapt, diverses mesures d’adaptation durables sont applicables pour rendre les systèmes agricoles moins vulnérables face à une gestion quantitative de l’eau de plus en plus complexe. Les voici présentées ci-dessous :

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Retours d’expériences de producteurs maraîchers et légumiers

Bio en Hauts-de-France a mené au printemps 2020 une enquête sur la compréhension de la gestion de l’eau dans les fermes bio régionales : 13 producteurs de légumes de plein champ et 10 maraîchers y ont participé activement. L’objectif étant de comprendre la place de l’irrigation dans leur système et de recueillir les pratiques agronomiques mises en place, favorables à la gestion quantitative de l’eau.

  1. La maximisation de la couverture végétale

Elle est une des pratiques les plus développées chez les producteurs rencontrés, notamment par l’implantation d’engrais verts en interculture. La culture des engrais verts permet la protection du sol en surface et l’amélioration structurale du profil de sol. Cela implique une infiltration optimale de l’eau grâce à la réduction du phénomène de battance, au ralentissement du ruissellement et à la création du réseau de pores que les racines créent (M. Archambeaud).

2. L’installation d’infrastructures agro-écologiques

L’implantation de haies est commune au système maraîcher et légumier. Elle permet la création d’un microclimat, et, l’effet brise-vent des arbres améliore l’efficience de la transpiration des arbres et bloque les vents desséchants. Des haies implantées perpendiculairement aux axes de ruissellement vont casser le ruissellement et permettre une absorption plus importante aux pieds de la haie, permettant au sol de se recharger lors de forts apports pluviométriques (Warzée, 2016).

L’infiltration est améliorée grâce aux augmentations de la porosité par le système racinaire et de la capacité de rétention d’eau améliorée par les apports de matière organique des plantations plurispécifiques (Mardsen, 2016).

Les premiers effets liés à l’implantation d’arbres dans les systèmes producteurs de légumes observés sont la sauvegarde de la biodiversité (13**), la délimitation parcellaire (10**), l’aspect brise-vent (7**), la création d’un microclimat (3**) et la lutte contre l’érosion (1**). L’aspect valorisation de la production de bois en BRF est une perspective à mettre au point, cela pourrait constituer un apport de matière organique.

3. Utilisation de techniques efficientes d’irrigation

La notion d’efficience est utilisée pour caractériser la performance de l’irrigation, afin d’optimiser la ressource en eau. Les changements de système, notamment la conversion des systèmes d’aspersion vers le goutte à goutte, entraîne une augmentation de celle-ci de 10 à 15 % (Molle, 2017).

Les résultats de l’enquête et des recommandations seront diffusés en fin d’année via une publication spécifique.

Votre contact :

  • Delphine Beun 03 22 22 58 38 d.beun@bio-hdf.fr

* : Données issues de l’enquête menée auprès des 23 producteurs

** : Nombre d’agriculteurs ayant cité les bénéfices de la pratique