Emmanuel Woronoff, polyculteur-éleveur biologique à Brie (02)

La complémentarité entre l’élevage de vaches allaitantes, les rotations à base d’herbe, de céréales et de légumes permettent à la Ferme de Brie de conduire ses 280 ha de SAU en agriculture biologique depuis près de 40 ans. L’ouverture des gîtes et la valorisation de la viande en direct auprès de différents circuits de commercialisation (AMAP et particuliers) ont également participé à la diversification des activités de la ferme ces dernières années. De juriste bruxellois à agriculteur biologique dans l’Aisne, Emmanuel Woronoff raconte.

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En 1982, Emmanuel Woronoff a choisi de changer de voie professionnelle. Après avoir quitté la Belgique, il s’est installé avec son épouse Elisabeth à Brie, pour se lancer dans l’élevage et la culture bio, sur des terres familiales. « Notre motivation était de faire du bio avant tout ! Nous avons quitté nos métiers respectifs et avons travaillé tous les deux sur la ferme, tout de suite en bio, et avec du bétail.  » Passionné par l’élevage, Emmanuel avait eu l’opportunité de se « tester » auparavant sur une ferme située dans les Flandres en Belgique : « Il a tout de même fallu nous former sur le tas, avec quelques conseils reçus de l’entourage à l’époque pour nous guider et conduire les 180 hectares pour démarrer ».

Depuis le début des années 1980, la ferme a connu quelques évolutions : « Pendant un certain temps, nous avons produit du fromage, du lait et élevé des chèvres, des moutons, des chevaux… il y en avait des choses à voir dans la ferme ! Nous avons d’ailleurs accueilli de nombreuses classes pour expliquer notre activité. » Puis au début des années 2000, le couple démarre les gîtes : « Un bon moyen de rencontrer des gens, de rénover des maisons, de conserver le patrimoine. »

Emmanuel veille en effet à prendre soin de ce dont il a hérité : « Nous évoluons dans de très beaux paysages, travailler en bio nous a permis d’entretenir cet environnement ; vivre dans ce contexte visuel, c’est précieux. Nous avons beaucoup planté pour entretenir ces paysages, des haies, des arbres… les gens apprécient passer par ici ! Et c’est ce que nous tenons à préserver ». Un écrin de verdure qui va d’ailleurs accueillir le salon de plein air Terr’Eau Bio, les 30 juin et 1er juillet prochains, si les conditions sanitaires le permettent : « Je trouvais adapté d’organiser ce temps fort ici, qui plus est sur une ferme qui travaille en bio depuis longtemps. L’espace dont nous disposons s’y prête bien, cette édition promet d’être très riche ! Un véritable laboratoire à ciel ouvert, que nous préparons depuis quelques mois déjà… les vitrines, les parcelles… je veille au bon déroulement des préparatifs en lien étroit avec l’équipe de Bio en Hauts-de-France ! »

Son implication auprès de Bio en Hauts-de-France ne date d’ailleurs pas d’hier, puisqu’il est l’un des fondateurs de l'ABP (Agriculture Biologique en Picardie) : « A cette époque, dans les années 1990, nous étions une dizaine d’agriculteurs à vouloir nous regrouper pour être reconnus, aidés, représentés… On avait envie de participer à la défense de la bio à l’échelle nationale,  et pour cela, il fallait être organisés. On souhaitait échanger entre pairs, avant tout ! » Emmanuel a d’ailleurs très vite intégré le Conseil d’administration de la FNAB, une période assez marquante dans son parcours : « J’ai de sacrés souvenirs de cette époque, avec de belles rencontres. Le sujet phare, c’était le cahier des charges ! J’y ai passé beaucoup de temps ! »

Aujourd’hui, son investissement auprès du réseau est toujours très fort : « Depuis la fusion et la naissance de Bio en Hauts-de-France en 2018, je trouve qu’il y a une très belle dynamique au sein de l’équipe. Les projets fourmillent, il y a plein de choses nouvelles à réfléchir. Quelques jeunes ont rejoint le Conseil d’administration de l’association, cela apporte de nouvelles idées, j’apprécie vraiment cette ébullition permanente autour de la bio ! »