L'arbre, un précieux complément fourrager

Les sécheresses et canicules successives n’aident pas à l’autonomie fourragère. Elles pèsent sur les systèmes pâturants et herbagers, mais des solutions durables existent en se tournant, une fois encore, vers l’agroforesterie et la pleine intégration des arbres dans les fermes.

Les éleveurs s’adaptent en effet en recherchant des alternatives pour multiplier les sources de fourrage et ainsi contrer les aléas climatiques. Ils sont de plus en plus nombreux à intégrer dans leur pâturage des arbres gérés en têtards, des haies, et même des fruitiers : dans leur pâturage, autour des parcelles, en distribution des récoltes ou en prélèvement direct, car le bétail aime à plonger la tête dans les haies.

Pourquoi s'intéresser et revaloriser l'arbre en élevage ?

Chaque année, de la fin de l’été au début de l’automne, la moitié de la surface fourragère n’est plus exploitable. L’utilisation des ligneux est une solution d’appoint au manque de fourrage herbacé sur pied en période de dormance estivale. Elle permet de limiter l’impact négatif sur la croissance du troupeau de renouvellement, d'éviter d'entamer les stocks d’hivernage et ne pas acheter à l’extérieur en conservant l’autonomie fourragère, si la ressource ligneuse est naturellement présente sur la ferme et correctement conduite pour faciliter et maximiser les récoltes (étêtage, plessage...).

Quelques chiffres

Sur sa petite ferme au sud de l’Aisne, le botaniste et éleveur agroforestier Adrien Messéan parvient à économiser 10 à 20% du fourrage annuel total. Il économise également en frais vétérinaires et valorise le bois déchiqueté (30 à 50 m3/an) en litière, paillage et bois de chauffage (30-35 stères/an). Le temps passé aux travaux du bois en fin d’été est largement compensé par ces économies réalisées, sans compter la relation privilégiée qu’il entretient avec son troupeau.

  • Apport nutriments complémentaires
  • Économie de frais vétérinaires
  • Copeaux (litière… paillage)

Adrien Messéan, éleveur de Limousines bio, utilise des rameaux feuillés, en provenance des haies, des têtards et de lisières de bois, pour nourrir son troupeau en périodes creuses. Les bovins allaitants se nourrissent partiellement de feuilles et de jeunes rameaux toute l’année. Tout l’enjeu consiste à organiser l’accès à la ressource ligneuse pendant toute la saison de pâturage.

L’agroforesterie en élevage, mais pas seulement !

Les arbres agroforestiers ont un intérêt certain dans le paysage, mais également sur la santé des sols, la biodiversité, le rendement et la rentabilité de la ferme.

En résumé : • Diversification • Amélioration des rendements : zones d’ombrage et brise vents • Augmentation de biomasse et de matière organique • Lutte contre l’érosion • Abri pour les auxiliaires • Création de microclimats • Lutte contre les maladies (action vermifuge) • Amélioration du bilan fourrager • Parcage • Ajout d’une plus-value à la ferme : production de fruits, bois d’œuvre, bois de chauffage, bois plaquette, fourrage ligneux

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Point réglementaire : https://www.agroforesterie.fr/actualites/2019/documents/Fiche-reglementaire-FranceArbres-haies-et-bandes-vegetalisees-dans-la-PAC-2015-2020-version-2019-AssociationFrancaise-d-Agroforesterie.pdf

Contact : Lucille LUTUN 06 02 15 89 00 l.lutun@bio-hdf.fr