« Alimentation animale : OBSALIM, une méthode d’observation au service de leur ration »

La méthode OBSALIM :

Une ration équilibrée joue un rôle essentiel sur la santé du troupeau. Elle diminue le risque de développer des maladies et permet aux animaux l’expression optimale de leurs performances zootechniques. En effet, une alimentation déséquilibrée, c’est d’une part une perte économique puisque la ration ne sera pas efficiente et d’autre part un risque sanitaire certain.

La méthode OBSALIM, « OBS » pour observation et « ALIM » pour alimentation, se base sur l’observation des symptômes alimentaires. Elle a été créée par Bruno GIBOUDEAU, docteur vétérinaire. C’est grâce à une quinzaine d’années de travail de terrain et de connaissance pointue de la physiologie des ruminants que la méthode a vu le jour.

L’outil indispensable de cette méthode repose sur un ensemble de cartes (disponible en version papier ou numérique). Les cartes vont permettre de guider l’éleveur/éleveuse dans l’interprétation des sites d’observation.

Les différents sites d’observation, selon l’espèce (bovin/ovin/caprin) : poils ou laine/toison, peau, bouses ou crottes, urines, œil, nez, pied, ingestion, rumination, lait, reproduction, général, comportement, locaux et croix du grasset ou croix de la hanche.

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Une fois les cartes des sites d’observation sélectionnées, sur chacune des cartes y figurent les 7 critères OBSALIM :

Énergie

  • L’énergie fermentescible (Ef)
  • L’énergie globale (Eg)

Azote

  • L’azote fermentescible (Af)
  • L’azote global (Ag)

Fibres

  • Les fibres fines (Ff)
  • Les fibres de structure (Fs)

Stabilité ruminale

  • La stabilité ruminale (Sr)

Les critères assemblés, l’éleveur/éleveuse va pouvoir comptabiliser, établir un diagnostic et trouver le facteur limitant afin de régler la ration du troupeau.

OBSALIM

Grâce au témoignage d’Eden LARGILLIERE, éleveur bio à Monceau-Saint-Waast (Avesnois) vous allez comprendre comment ses vaches laitières lui ont parlé d’alimentation.

  • Par quel biais et pourquoi vous êtes-vous intéressé à la méthode ?

« Il y a 20 ans je n’étais pas encore en bio, je travaillais au sein d’un organisme de conseil sur la conversion biologique. On parlait d’une méthode créée par un vétérinaire, je suis donc allé voir Bruno GIBOUDEAU. J’ai toujours trouvé qu’être au milieu de ses bêtes était un avantage pour les observer alors je me suis intéressé à sa méthode. J’ai vu en cette méthode un complément aux compétences vétérinaires. »

  • Qu’est-ce que vous avez observé au sein de votre troupeau ?

« Avant d’utiliser la méthode je regardais uniquement l’état d’engraissement de mes animaux, depuis j’observe différemment mes animaux, je regarde leurs yeux, leurs poils, leurs muqueuses… À l’époque, suite à la formation, nous avions remarqué un problème de douve (ver plat, parasite infectant le foie et les voies biliaires des herbivores ruminants, particulièrement les ovins et souvent les bovins) sur le troupeau. Parfois, on a la réponse sous les yeux mais on ne la voit pas car on ne prend pas le temps de regarder et d’observer »

  • Comment et avec quoi avez-vous réglé votre ration ?

« J’ai substitué le triticale par de l’épeautre pour qu’il n’y ait pas de baisse du pH ruminal et donc diminuer le risque d’acidose »

  • Quels avantages à cette méthode ?

« Elle m’a permis d’observer mes animaux plus que de les regarder. Aujourd’hui j’ai des réponses que je n’aurai pas eu avant, des points de repères pour gérer mon troupeau. On rend aux éleveurs une partie de leur boulot, c’est-à-dire d’élever et donc de conduire les animaux de leur naissance jusqu’à la fin de leur vie. En aucun cas la méthode remplace l’avis du vétérinaire mais ça apporte un complément que les éleveurs peuvent observer d’eux-mêmes. »

  • Conseillerez-vous aux éleveurs de ruminants de se former à cette méthode ?

« C’est toujours intéressant de se former, en plus la méthode se base sur des repères à portée de tous. Aujourd’hui je l’utilise partiellement mais je trouve que c’est une méthode qui est fiable »