Note de conjoncture grandes cultures bio en Hauts-de-France en 2022

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Les surfaces bio ont fortement augmenté ces 5 dernières années en particulier en grandes cultures en France et en région.

La succession des crises sanitaires, sociales et économiques ainsi que la guerre en Ukraine ont modifié le rythme de croissance du marché agricole et alimentaire en conventionnel comme en bio.

Dans ce contexte, Bio en Hauts-de-France, dans le cadre du Plan Bio régional, a souhaité préciser dans une note la situation du marché et ses impacts en grande culture. Cette note a donc pour objectifs de :

  • donner les tendances et évolutions des surfaces / volumes / prix des principales céréales bio produites en région
  • permettre aux agriculteurs et opérateurs de l’aval de se situer par rapport à ces tendances
  • apporter quelques préconisations favorisant la structuration des filières céréalières bio
  • nourrir les pouvoirs politiques dans le cadre des orientations du futur Plan Bio 2023 – 2027

Ce qu'il faut retenir

Evolution de la sole en région :

  • Forte croissance des surfaces de grandes cultures bios (x2,5 en 5 ans) mais baisse depuis 3 ans des surfaces en première année de conversion (- 15% en 2022)
  • Grande diversité des espèces cultivées (23 espèces distinctes)
  • Part significative des légumineuses et oléagineux en région : 12 % de la SAU de grandes cultures bios ; dont légumes secs et oléagineux multipliés par 7 en 7 ans

Bilan de campagne 2021/2022 en région :

  • Rendements moyens à bons en céréales avec de fortes hétérogénéités en termes de « qualité »
  • Impact conséquent de la sécheresse de l’été sur les volumes à venir en oléo protéagineux : - 10 % pour le tournesol malgré une hausse des surfaces emblavées, et autour de -20 à -30 % pour le soja et le maïs.

Evolution du marché bio :

  • Meunerie (200 000 t) : le blé représente 92 % des volumes
    • marché estimé autosuffisant en recul de 3%
    • des stocks de blé important de 134kt soit +60% par rapport à 20/21
    • déclassement important du blé meunier en fourrager (autour de 20 % des volumes)
  • Fabricants d’aliments :
    • Moins de maïs pour plus de blé fourrager
    • Marché en œuf bio excédentaire avec réorientation d’élevage bio susceptible d’entraîner une moindre collecte de céréales fourragères (autour de -15%)
    • Alimentation 100% bio en monogastrique offre de nouvelles perspectives en oléo protéagineux : soja / tourteaux de tournesol et de colza
  • Face à la sécheresse : des besoins accrus en cultures fourragères pour les éleveurs de ruminants

Impacts sur les prix : cf tableau ci-dessous

  • Habituellement plus stables, moins soumis à la volatilité et à la spéculation du marché international (comparativement au marché conventionnel), le marché bio varie depuis 2 ans et plus particulièrement sur cette campagne.
  • Hausse globale des prix des grandes cultures bios (de +30 €/t pour l’orge brassicole à plus de 300 €/t pour le soja) à l’exception du blé meunier qui a connu une baisse de prix significative au printemps et de l’épeautre.

Quelques préconisations :

  • Face aux enjeux du dérèglement climatique : poursuivre la diversification des assolements bios
  • Face à la hausse du coût des intrants : favoriser la place des légumineuses dans les assolements et l'autonomie azotée (importance du précédent)
  • Planifier ses assolements avec les collecteurs en favorisant la contractualisation
  • Favoriser le choix d’espèces et variétés en lien avec les collecteurs et les besoins de la filière
  • Renforcer la cohérence agronomique et économique par la coopération dans la durée entre polyculteurs et éleveurs

Le tableau ci-après, reprend des fourchettes de prix issues d’enquêtes auprès d’opérateurs et d’agriculteurs de la région en août/septembre 2022. Il s’agit de tendances de prix, assez exceptionnelles, à un instant T, qui peuvent évoluer rapidement avec le contexte géopolitique. L’utilisation de l’information proposée reste l’entière responsabilité du lecteur. En aucun cas, Bio en Hauts-de-France ne pourra être tenue responsable de l’information et des chiffres présentés, ni d’éventuelles conséquences commerciales ou autres.

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Des projets de développement pour aller plus loin :

  • Réintroduire de l’élevage sur mon exploitation de grande culture :
  • Favoriser la place des légumineuses dans mon assolement bio : choix des associations de cultures / Projet Symbiose: (contact : Antoine Stoffel conseiller grande culture : a.stoffel@bio-hdf.fr / 07 87 32 40 85)
  • Favoriser la culture de la luzerne sur mon exploitation et sur mon territoire :
    • Projet Proterriluz : utilisation de la luzerne pour les monogastriques et favoriser la coopération entre polyculteurs et éleveurs pour favoriser la culture de luzerne (contact : Carole Bertin, conseillère-animatrice en monogastrique : c.bertin@bio-hdf.fr/ 07 87 32 12 54)
    • Projet Fertiluz : Bio en Hauts de France travaille actuellement avec un consortium de partenaires pour favoriser l’utilisation de la luzerne comme fertilisant ( contact : Olivier Rey, conseiller-animateur maraîchage : o.rey@bio-hdf.fr / 07 88 87 76 03)
  • Développer l’Agriculture Biologique de Conservation sur mon exploitation pour développer l’autonomie : Projet ABAC – Agriculture Biologique Agriculture de Conservation (contact : Noëlie Delattre, conseillère animatrice ABC : n.delattre@bio-hdf.fr / 07 87 86 93 03)