QUELLES ATTENTES POUR LA FUTURE PAC ?

Les mois à venir seront décisifs pour l’élaboration de la future PAC. Les arbitrages définitifs répondront-ils à la volonté affichée de développer les surfaces en AB ou aux attentes observées lors des consultations du public ?

Afin de relayer les améliorations attendues dans la future PAC, Bio en Hauts-deFrance a réalisé une enquête auprès des producteurs bio de la région au cours du printemps 2020. Sur la soixantaine de participants, les réponses montrent, pour deux tiers d’entre eux, une relative connaissance de la nature et des montants des aides engagées. Toutefois, seulement un tiers des participants parvient à vérifier l’affectation des versements reçus au regard des montants attendus, avec une interrogation récurrente au sujet des « paiements verts » et des MAEC, mais aussi vis-à-vis des sommes attribuées aux aides bio (CAB-MAB). De tels résultats viennent confirmer la complexité des dispositifs mis en œuvre dans la PAC actuelle et surtout la nécessité d’une simplification pour la future campagne. Parmi les autres attentes  : le souhait d’un plus grand soutien à l’AB et d’une meilleure reconnaissance des engagements environnementaux. La prise en compte d’une dimension sociale a aussi été plébiscitée : l’idée d’un paiement à l’actif agricole pouvant être une source de simplification intéressante dans le calcul des aides. Enfin, parmi les idées à retenir aussi, un soutien aux premiers hectares qui favoriserait les petites exploitations…

Plus inattendus sont les résultats d’une autre enquête, celle menée dans le cadre du débat public national lancé sur la plateforme « ImPACtons! » et qui vient enrichir les préoccupations des producteurs bio. Sur les 7500 votes enregistrés pour le classement des priorités constitutives du Plan Stratégique National (destiné à définir les orientations de la future PAC), les résultats sont sans appel : la lutte contre le changement climatique, la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité et des écosystèmes caracolent en tête. C’est donc une vraie reconnaissance de l’agroécologie qui est réclamée ! (Compterendu d’étape à retrouver ici)

Pour autant, cette reconnaissance pourrait donner lieu à des déceptions, car il est par exemple envisagé de remplacer le « paiement vert » du premier pilier par un dispositif intitulé « eco-scheme » ; ce dispositif pourrait s’apparenter à des paiements pour services environnementaux (PSE). Les agriculteurs auraient alors la liberté de s’engager dans ce programme pour lequel chaque état membre choisirait les mesures correspondant au modèle agroécologique qu’il porte. Une telle démarche pourrait donc donner lieu à un verdissement extrêmement flexible, voire allégé au regard des objectifs environnementaux initiaux de la future PAC, notamment s’il n’était pas rendu obligatoire ou s’il présentait de faibles niveaux d’exigences environnementales.

Affaire à suivre !