SOIGNER SES ANIMAUX AUTREMENT, ET POURQUOI PAS ?

Si la médecine conventionnelle est la plus utilisée actuellement, son utilisation peut tout à fait être raisonnée. Des pathologies très simples peuvent en effet être gérées à l’aide des médecines complémentaires, amenant vers plus d’autonomie dans le métier d’éleveur. Aromathérapie, phytothérapie, homéopathie… la palette des médecines complémentaires est vaste et de plus en plus d’éleveurs s’intéressent à ces pratiques, en agriculture biologique comme en conventionnelle.

Les médecines complémentaires peuvent être utilisées sur tous types de pathologies, le seul point de vigilance à avoir est de ne pas se fermer à la médecine conventionnelle, qualifiée d’allopathie, si jamais un traitement n’est pas concluant. Il ne faut jamais soustraire l’allopathie car celle-ci reste un allié face aux maladies du troupeau : c’est la règle d’or.

Les médecines complémentaires, accessibles à tous

Tout le monde peut utiliser les médecines complémentaires, l’important est d’y être formé. Car ce n’est pas parce qu’on leur attribue comme synonyme « médecines naturelles », qu’elles sont sans danger ! A titre d’exemple, les huiles essentielles sont des extraits concentrés de substances de plante. Il faut faire attention à la posologie et à leur application, certaines pouvant être dermocaustiques (irriter la peau) si elles sont mal utilisées, d’où l’importance de se former. Il est important d’en parler avec son vétérinaire qui sécurisera l’utilisation.

L’observation des animaux, la clé de voute

Le recours aux médecines complémentaires implique un changement primordial : l’observation de ses animaux. Effectivement, le temps passé à observer ses animaux permet de mieux les connaître, d’améliorer la détection des premiers symptômes et donc la prise en charge des animaux malades. L’observation des yeux, des pieds, du poil, de la robe, des bouses, de l’urine et autres indicateurs, permet d’établir un diagnostic précis de l’état et des besoins de l’animal.

Il existe plusieurs techniques pour lire et interpréter les signes que montre l’animal, c’est le cas de la méthode OBSALIM. Bruno Giboudeau, vétérinaire créateur de la méthode, a référencé et décrypté les signes des animaux pour aider les éleveurs à piloter leurs rations. Ces panneaux indicateurs existent, leur décodage permet de mieux interpréter les messages transmis par les animaux.

Des motifs d’utilisation variés

Plusieurs raisons poussent les éleveurs d’aujourd’hui à se tourner vers les médecines complémentaires : la lutte contre l’antibiorésistance (cf. le plan Écoantibio qui vise à réduire de 25% l’utilisation des antibiotiques en élevage), les enjeux environnementaux (relargage minimum de résidus dans la nature, santé publique…), une réflexion globale sur le bien-être animal ou encore l’évolution vers un système en agriculture biologique. Le cahier des charges précise en effet que les médecines complémentaires « sont utilisées de préférence aux médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse ou aux antibiotiques, à condition qu’ils aient un effet thérapeutique réel sur l’espèce animale concernée et sur l’affection pour laquelle le traitement est prévu » (article 24 du RCE 889/2008).

Les pratiques les plus courantes

Les médecines complémentaires concernent toutes les approches qui ne sont pas reconnues par la médecine allopathique. Les plus connues sont :

  • L’aromathérapie : utilisation des huiles essentielles qui agissent sur la santé physique et psychique. On les utilise pour renforcer naturellement le processus de guérison. Cette médecine complémentaire repose sur l’activité des molécules biochimiques contenues dans les huiles essentielles.
  • L’homéopathie : méthode qui vise à soigner en administrant des doses plus ou moins diluées de remèdes naturels. Les médicaments homéopathiques sont élaborés à partir de substances végétales, animales, minérales, alchimiques et nosologiques.
  • La phytothérapie : utilisation thérapeutique des principes actifs naturels contenus dans les plantes. On utilise l’intégralité de la plante ou une partie (racines, feuilles, fleurs...).

Votre contact :

  • Lucille Lutun 06 02 15 89 00 l.lutun@bio-hdf.fr

Pourquoi se rapprocher de Bio en Hauts-de-France sur ce sujet ?

  • Nous proposons plusieurs fois par an des formations sur les médecines complémentaires allant de l’initiation jusqu’au perfectionnement. Elles sont dispensées par des vétérinaires formés.
  • Nous mettons en relation les paysans intéressés en créant des groupes à la suite des formations, ce qui permet d’avancer ensemble via des échanges d’expériences.
  • Nous avons recensé par territoire des « éleveurs ressources » connaissant bien le sujet pour aiguiller ceux souhaitant se lancer et contrer l’isolement face à l’intérêt croissant sur les médecines complémentaires.
  • Nous avons créé un groupe régional « médecines complémentaires », incluant un vétérinaire qui assure le bon fonctionnement du groupe et la transmission d’informations valides : n’oublions pas que ce sont des médecines dites naturelles mais pas sans danger !