Le suivi de pousse des pâturages reprend dans l’Avesnois après la pause estivale. Pour l’instant, les pousses sont obtenues avec une fréquence de mesure par quinzaine.

Après la sécheresse du printemps qui n’a pas permis d’observer une pousse normale, le coup de chaud estival, qui devient habituel, a provoqué un arrêt total de la pousse. Rares sont les endroits où l’herbe n’a pas grillé.
Aujourd’hui, l’humidité s’installe dans le temps avec de petites pluies régulières, elles tombent sur un sol chaud. Après un reverdissement des prairies, les conditions sont réunies pour permettre une re-pousse de l’herbe.

Il est nécessaire de favoriser l’expression de la croissance des plantes en accordant des temps de repos suffisant. En effet, avec 8 kg de pousse par jour et par hectare (pousse observée dans l’Avesnois cette semaine), le reverdissement est le signe d’une remise en réserve de la plante qui sera suivi d’une flambée de la croissance. C’est seulement après cette phase qu’il sera envisageable de remettre en place le pâturage.
La pousse moyenne en cette saison est de 40 à 45 kg/ha/j, ce qui correspond à un temps de repos des paddocks de 30 jours. Cela signifie que l’on devrait obtenir une hauteur d’herbe correcte à partir de fin septembre. Sans attendre cette échéance, les prairies les plus précoces seront pâturables vers la mi-septembre.
Herbe d’automne en quantité ?
Selon la durée de la période de croissance et le type des prairies, la quantité d’herbe produite à varie de 0,5 à 1,5 t MS/ha voire plus. Même si cette pousse est très variable (voir graphique), elle peut représenter jusqu’à 25 % de la pousse annuelle. Certaines espèces, comme la fétuque élevée et surtout le dactyle, redémarrent en général plus tôt qu’un ray-grass anglais en fin d’été.
Sur le graphique ci-dessous, la courbe continue noire représente la pousse de l’herbe sur une année selon les saisons. Les courbes en pointillés représentent les extrêmes.

Herbe d’automne en qualité ?
Contrairement aux idées reçues, les repousses d’automne, toujours feuillues, ont des valeurs alimentaires élevées (tableau ci-dessous). Une étude réalisée par les Chambres d’agriculture des pays de la Loire montre l’évolution des valeurs alimentaires de prairies multi-espèces en condition de pâturage tournant du printemps à l’automne. Les valeurs observées (écarts-types entre parenthèses) à l’automne sont loin d’être décrochées par rapport à celle du printemps.

Pour conclure, il y a tout intérêt a profiter de cette pousse d’automne que ce soit en quantité ou en qualité. Si l’accès au pâturage reste bon assez tard en saison, cette herbe d’automne est l’occasion de retarder la consommation de fourrages hivernaux. Si vous n’avez pas les infrastructures (chemins) pour pâturer avec des vaches laitières tard en saison sur des sols potentiellement peu portants, il faudra gérer cette herbe avec d’autres catégories d’animaux.
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