Cultures innovantes : de nouvelles opportunités pour les grandes cultures bio ?

En tant que producteur-rice bio, vous êtes de plus en plus nombreux à vous intéresser aux cultures innovantes. Afin de préciser leurs atouts et leurs contraintes, la coopérative Biocer en partenariat avec Bio en Hauts-de-France a construit, partagé et valorisé des références technico-économiques sur ces cultures. Plusieurs objectifs sont poursuivis à travers ces cultures.


Se différencier et s’adapter au changement d’échelle de la bio

La disponibilité d’une offre plus grande en produits bio a entraîné dans le même temps un accroissement des attentes des consommateurs pour de nouveaux produits, bio locaux, régionaux, plus divers et plus équitables.

Ces nouveaux besoins offrent des débouchés en région pour certaines cultures telles que le quinoa, la graine de lin, le pois chiche, les haricots secs… par exemple. Ces nouvelles productions s’accompagnent parfois de la transformation et commercialisation en direct avec pour objectif d’apporter davantage de valeur ajoutée. Les marges brutes* visées pour certaines de ces cultures pouvant aller jusqu’à 2000 € / ha.

Développer l’autonomie protéique

Le Plan « Protéine » décliné en région Hauts-de-France a pour ambition de développer notre autonomie protéique. En valorisant davantage de légumineuses dans les assolements bio, les producteur-ices assurent davantage d’autonomie azotée dans leur système de production. C’est d’autant plus important que la réglementation bio évolue et restreint l’utilisation d’effluents issus d’élevages industriels. Les polyculteurs sans élevage sont donc impactés par cette évolution et s’adaptent d’ores et déjà par la mise en place de légumineuses cultivées de manière plus innovante : la lentille verte, noire, blonde, rose, le lentillon , le soja (à destination de l’alimentation humaine et animale), le pois chiche, le pois vert de casserie, le haricot sec blanc, vert, rouge.

Développer la diversité

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Plus la bio se développe, plus les assolements se diversifient. C’est une assurance pour davantage de cohérence agronomique et économique. Ces cultures apportent :

  • de nouvelles espèces/familles dans les rotations : assurant une plus grande alternance entre cultures d’automne et cultures de printemps pour une meilleure gestion des adventices - de nouvelles familles avec des enracinements différents (quinoa de la famille des chénopodiacées, lin de la famille des linacées, chia de la famille des lamaciées…)
  • une meilleure valorisation de l’azote et moins de lessivage derrière luzerne (à travers l’implantation de colza par exemple)
  • une possibilité d’implanter certaines cultures plus tardivement et mieux maîtriser les désherbages ou rattraper certaines cultures (ex : sarrasin)
  • plus de diversité cultivée est aussi favorable à la biodiversité en général (colza, sarrasin, moutarde, tournesol sont très attractifs pour les insectes pollinisateurs et mellifères)

S'adapter au dérèglement climatique

Ces nouvelles cultures peu cultivées sous nos latitudes jusqu’à présent, présentent dorénavant certains atouts face au dérèglement climatique. C’est le cas par exemple en 2020, caractérisée par une forte sécheresse : les producteurs en région qui avaient dans leurs assolements ces cultures innovantes ont été moins pénalisés par rapport à une année « normale » que les producteurs qui n’avaient exclusivement que des cultures de printemps traditionnelles (blé, orge, avoine, féverole et pois de printemps). Dans ce contexte, ce sont surtout le tournesol, le pois chiche, les lentilles, le lentillon et les haricots secs qui ont tiré leur épingle du jeu. Le soja et le sarrasin, exigeants en eau, n’étaient, quant à eux, pas à leur avantage. (cf. graphiques)

Comparaison marges moyennes : cultures innovantes / cultures traditionnelles en année sèche (2020) et en année normale.

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Fiches techniques

CONTACTS

  • Corentin Cnudde : conseiller animateur grandes cultures versant sud 07 87 32 40 85 / c.cnudde@bio-hdf.fr
  • Hélène Plumart : conseillère animatrice grandes cultures versant nord 07 87 32 26 10 / h.plumart@bio-hdf.fr
  • Yannick Cosperec : conseiller technique Biocer 06 30 13 96 16 / ycosperec@biocer.fr