Alimentation et territoire : tout commence sous nos pieds, parlons foncier !

Dans le cadre de son Projet Agricole Territorial et de son axe « encourager une production locale de qualité et respectueuse de l’environnement », la Communauté de Communes Pévèle Carembault (CCPC) a souhaité mobiliser les élus de son territoire lors d’une journée de rencontres et d’échanges. Le but : leur présenter l’identité agricole du territoire, les enjeux liés au développement de l'agriculture biologique et à la maîtrise du foncier public, en vue du démarrage prochain d’un recensement du foncier disponible sur les communes de la CCPC.

« Alimentation et territoire : tout commence sous nos pieds, parlons foncier ! » : tel était l’intitulé de cette journée organisée fin mars 2022, fruit du travail multi-partenarial impliquant la CCPC, Terre de liens, Douaisis Agglo et Bio en Hauts-de-France, articulée autour de temps de présentation en salle, de témoignages, de discussions et d’une visite de parcelles. L’objectif était de susciter la discussion et le partage entre les élus et les partenaires sur plusieurs sujets centraux que sont le développement d’une alimentation bio et locale, l’installation et la transmission des exploitations agricoles, le développement de l’agriculture biologique et les impacts de cette agriculture sur la qualité des sols.

La journée a démarré par une présentation en salle du visage agricole du territoire de la CCPC. L’intervention de Bio en Hauts-de-France a ensuite permis aux participants d’aborder les multiples sujets liés à la question du développement de l’agriculture biologique :

• protection de la ressource en eau et plus globalement de l’environnement
• dialogue territorial
• construction de parcours de formation adaptés et consolidation d’une main-d’œuvre qualifiée
• développement de filières locales adaptées aux enjeux des territoires
• accessibilité d’une alimentation saine et de qualité pour tous

Les réflexions se sont ensuite étoffées grâce à une présentation technique des enjeux liés à la qualité des sols en agriculture biologique. Cette agriculture biologique qui interpelle et qui questionne de nombreux élus, surtout dans le contexte socio-économique actuel :

• « Quels défis techniques pour les agriculteurs en AB ? »
• « La bio pourra-t-elle nourrir la France ? »
• « Est-on plus autonome en AB qu’en conventionnel ? Pourquoi ? »
• « Comment fixer un prix juste pour le producteur et accessible pour le consommateur ? »

Terre de liens a ensuite proposé un focus complet en proposant aux participants une présentation synthétique des défis d’aujourd’hui et de demain concernant la préservation et la mobilisation du foncier : préserver les ressources naturelles et agir pour le climat, diversifier et valoriser les paysages, permettre l’installation d’une nouvelle génération, créer de nouvelles filières économiques locales, ancrer une agriculture à taille humaine sur le territoire…

Hugues Trachet, maraîcher bio installé à Villeneuve d’Ascq a ensuite apporté un témoignage éclairant en présentant son parcours d’installation, son activité et ses problématiques actuelles. Deux élus à la Mairie de Villeneuve d’Ascq, M. Baledent, adjoint à l'urbanisme et aménagement foncier et M. Estager, adjoint aux finances, ont conclu les échanges du matin par une présentation à deux voix des lignes directrices de la politique agricole et foncière de la commune.

La seconde partie de journée a été consacrée à la visite de la zone test du Raquet, par Douaisis Agglo. Chaleureusement accueillis par M. Jean Luc Hallé, Vice-Président en charge de la transition alimentaire et agricole et la responsable du Service, Margaux Delebecque, le groupe d’élus a assisté à une présentation succincte des actions menées par la collectivité dans le cadre de leur politique volontariste « Biocad » et de la mise en place de l’expérimentation de la zone test du Raquet*. Après la visite des parcelles, le groupe a pu échanger avec les agriculteurs ainsi qu’avec M. Poillon, le Directeur du Jardin de Cocagne qui jouxte la zone test.

Une journée inspirante pour les élus, qui ont pu découvrir des initiatives, questionner la situation de leur territoire vis-à-vis des enjeux fonciers et agricoles, comparer les différentes manières de développer un projet en faveur de la transition alimentaire.

Terre de liens vient d’envoyer un questionnaire qui permettra de réaliser un recensement des potentialités en matière de foncier public disponible sur les communes de la CCPC : il aura pour but de favoriser des installations ou des confortations en agriculture biologique, ou encore de faciliter des conversions en AB. Si une ou des parcelles sont identifiées comme disponibles et propices à l’agriculture, Bio en Hauts-de-France et Terre de liens réaliseront un ou des diagnostics parcellaires en vue d’installer des porteurs de projets en AB.

* Pour permettre à des agriculteurs du territoire d’expérimenter des modes de production biologique, Douaisis Agglo a mis à disposition 12 hectares de terres agricoles sous forme d’appel à candidatures. 3 agriculteurs ont été retenus : ils continuent aujourd’hui à améliorer collectivement leurs pratiques.