Riquier Thévenin s’est lancé dans la production de houblon bio dans les Flandres : un projet réfléchi à petite échelle qui offre la possibilité aux brasseries artisanales, en plein essor, de proposer des bières avec du houblon bio et local.

La création d’une houblonnière n’est pas une mince affaire, surtout quand on n’est pas du milieu agricole ! Cette envie de devenir agriculteur sur ses terres natales, Riquier l’a murie et préparée pendant plusieurs années. « Ce sont des stages et des emplois saisonniers qui ont confirmé mon cheminement vers le métier d’agriculteur. Et c’est en Belgique, chez Joris Cambie, houblonnier bio, que j’ai pu faire mes gammes pendant une saison complète. Le dynamisme du marché de la bière bio a également conforté mon projet : le houblon bio est une matière première demandée. » Son parcours à l’installation, hors des sentiers battus, Riquier le qualifie de « parcours initiatique ». La question de l’agriculture biologique ? Une évidence. «  Je suis très attaché à l’idée de vivre d’un métier me permettant d’agir pour la protection de la planète tout en valorisant ses potentiels. »

Dans un contexte d’accès au foncier peu évident sur le secteur, Riquier plante son 1er hectare de houblon bio au printemps 2019. « J’ai trouvé du soutien auprès du Conseil Départemental qui me met à disposition 1 hectare de terre au Mont des Cats. Un sacré coup de pouce ! Et si le réseau des « houblonniers historiques » est assez craintif vis-à-vis des nouveaux arrivants, j’ai en revanche trouvé un réel soutien auprès du réseau des paysans bio du coin. Cette solidarité est très motivante ! »

Au-delà de la motivation, se lancer dans cette production nécessite des investissements financiers conséquents, pour le matériel et l’équipement. « Il faut compter environ 30 000 euros l’hectare, pour les poteaux, les câbles, les plants et la main-d’œuvre nécessaire pour installer le tout. »

Les surfaces plantées donneront 100% de leur potentiel dans 3 ans, soit une tonne de houblon par hectare. Le houblon est une plante fragile « qui a besoin d’une attention particulière et d’interventions régulières pour se développer sainement. »

Riquier compte bien perfectionner la technique de culture et sa maîtrise des outils pour arriver rapidement à plus d’efficacité. « Mon objectif est d’atteindre 3 hectares de houblon bio. Mais je souhaite diversifier l’activité pour rendre mon projet plus robuste. Pour cela je compte développer l’arboriculture et pourquoi pas mettre en place un atelier d’élevage à moyen terme. » Sa première récolte a eu lieu au début du mois de septembre. Le houblon a ensuite été séché, pelletisé, conditionné sous vide, puis vendu à une quinzaine de brasseurs majoritairement régionaux, avec lesquels il a tissé des liens forts.

Houblon Meteren

Filière houblon bio en région Hauts-de-France : quelles opportunités ? Découvrez cette étude tout juste publiée, pour mieux comprendre le contexte régional du houblon ! Infos auprès de Loïc : Loïc Tridon 07 87 32 28 60 - l.tridon@bio-hdf.fr