Néonicotinoïdes sur betteraves : et si la solution passait par un changement de modèle économique dans les filières agricoles ?

Nous avons été très sollicités depuis 3 semaines pour connaître notre analyse sur la ré-autorisation des néonicotinoïdes sur betterave (sollicitations presse et médias, auditions par des députés..).

Le débat actuel se focalise sur les pratiques agricoles pour juger de la possibilité de les interdire ou de les autoriser. Or, nous pensons que cette problématique est symbolique de l'urgence à repenser surtout le modèle économique des filières agricoles, qu'elles soient bio ou conventionnelles. Taille des outils de transformation, concentration des acteurs, modèle économique basé sur le couple volume / prix : le modèle économique et organisationnel des filières a façonné l'agriculture vers toujours plus de spécialisation des territoires et des assolements, de simplification des systèmes agricoles, de prix déconnectés des coûts de production... Ces caractéristiques ont mené l'agriculture dans une impasse : vouloir se passer des néonicotinoïdes sans envisager un allongement des rotations, une diversification des assolements, une de-spécialisation des territoires et donc in fine une réinvention du modèle économique des filières est une chimère.

Lutter contre la jaunisse sans une lecture macroéconomique des enjeux est une impasse. C'est l'ambition que porte l'agriculture biologique. C'est le sens de la filière de production de sirop de betterave équitable que nous construisons en région : faire la démonstration de l'urgente nécessité de réinventer une nouvelle façon de produire, de transformer, de commercer.

Bio en Hauts-de-France plaide dans cette note, pour un changement de paradigme dans les filières agricoles afin de ne pas réitérer, en bio, les erreurs du passé.