Travailler du champ à l’assiette en misant sur des filières équitables et locales mettant en avant les engagements de la bio, c’est le pari du projet BALAVOINE. Initié en 2023 et soutenu dans le cadre du Plan bio régional, ce projet vise à relocaliser l’approvisionnement en avoine biologique et développer une filière territoriale et équitable autour de la floconnerie.
Faire le premier pas
A l’origine d’un tel projet, il y a toujours des idées en germe chez les producteurs bio. Dans ce cas-ci, c’est vers Thomas Faignaert qu’il faut se tourner. Agriculteur bio dans l’Oise, Thomas développe la commercialisation en direct et mise sur le végétal. Alors pourquoi ne pas développer des boissons végétales d’avoine, un produit sain en plein développement ?
De l’autre côté une floconnerie en région (Adicer) constate que sur ce marché en croissance, l’écrasante majorité de l’avoine est importée. Miser sur un retour au local et la promotion d’engagements écologiques chatouille cet industriel, qui exprime son souhait à Bio en Hauts-de-France.
Des producteurs, un transformateur local, une consommation en hausse, cela ressemble bien à une filière… Place donc à la rencontre et à l’échange, où l’on constate notamment la difficulté à produire des boissons végétales à la ferme, idée donnant naissance à un nouveau projet : approvisionner la floconnerie en quantité et en qualité en misant sur la proximité et la transparence. BALAVOINE est né !
Un pari gagnant
A travers BALAVOINE, ce sont aussi de nouveaux besoins qui émergent. Rapidement la recherche de nouvelles variétés plus performantes agronomiquement et technologiquement se fait sentir. Des essais en plein champ, une vitrine variétale en 2025 menée par la Chambre d’Agriculture de l’Oise et des retours d’Adicer sont mis en place avec à la clé des gains de productivité, et de revenu.
Travailler ensemble c’est aussi faire émerger de nouveaux possibles. Dans le marché de l’avoine floconnée, un segment séduit, le sans gluten. Mais impossible d’y accéder sans organisation adéquate : des producteurs engagés, du stockage en ferme, une organisation bien huilée. Avec le projet BALAVOINE, les ingrédients sont réunis, et l’essai est lancé dès la première récolte. Passera, passera pas : les agriculteurs disposent d’un prix minimum négocié (défini à travers l’outil de calcul du prix de revient de Bio en Hauts-de-France), bonifié selon la qualité de leur lot, suivant un protocole co-élaboré.
Une recette pour saisir des opportunités ?
Aujourd’hui le projet BALAVOINE concerne donc une société de floconnerie, 11 agriculteurs pour 150 hectares, 2 coopératives, 1 multiplicateur de semences et a bénéficié de l’appui de la Chambre d’Agriculture de l’Oise, d’obtenteurs variétaux et de financements publics. Coordonné par Bio en Hauts-de-France, il vise un accroissement des surfaces, de la technicité et de la valorisation des produits dans les prochaines années.
Quelle relecture faire de ce parcours ? Deux éléments semblent essentiels : l’animation et la transparence. L’animation d’une part représente un capital temps investi pour la construction à long-terme. Il est nécessaire de régulièrement communiquer, faire le point et les ponts entre acteurs. C’est le rôle précieux que joue Bio Hauts-de-France. La transparence de l’autre côté montre l’engagement des parties vers une progression collective, c’est une mesure de la confiance acquise pendant le processus. Des outils permettent de la formaliser : coût de revient, diagnostics, compte-rendu…
Rajoutons un dernier point : la créativité. Car vos idées d’aujourd’hui sont les filières de demain, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées folles pour que l’on puisse travailler ensemble à leur réalisation !
CONTACT
Corentin CNUDDE : c.cnudde@bio-hdf.fr
