Du fourrage bio au camp militaire de Sissonne

A l’initiative du Conservatoire des Espaces Naturels des Hauts-de-France et de Bio en Hauts-de-France, trois éleveurs bio de l’Aisne se sont regroupés pour récolter du foin dans le camp militaire de Sissonne.

Un milieu écologique à préserver

S’étendant sur 6000 hectares, le Camp militaire de Sissonne présente un intérêt écologique exceptionnel à l’échelle des plaines du nord de la France. Ainsi, il est l’un des derniers refuges pour quelques espèces de plantes emblématiques des steppes crayeuses, tel l’Anémone sauvage, la Limoselle aquatique ou le Sisymbre couché. Il est aussi le site picard le plus précieux pour la conservation des papillons de jour.

Afin de préserver ces milieux, le Conservatoire des Espaces Naturels des Hauts-de-France accompagne le camp militaire dans sa gestion des espaces naturels et le conseille dans la prise en compte de la biodiversité.

Des partenariats avec des éleveurs

Ainsi, le Conservatoire a impulsé la mise en place de partenariats avec des éleveurs pour le pâturage de certaines prairies depuis plus de 15 ans. Cela répond à plusieurs objectifs : garder les milieux ouverts, améliorer la flore des pelouses et la qualité de la végétation herbacée.

Fin 2021, le Conservatoire et Bio en Hauts-de-France ont proposé à des éleveurs bio la récolte de fourrages sur le camp militaire de Sissonne. En effet, aucun produit phytosanitaire n’étant utilisé sur le camp militaire, les prairies sont compatibles avec la bio et soumises à une dérogation. Toutefois, à cadre particulier, règles particulières ! Le camp étant actif et les allers-et-venues strictement contrôlées, la fauche ne peut être réalisée avant début juillet. Après relais de l’opportunité aux éleveurs bio du territoire, trois ont répondu à l’invitation.

Une première année test pour le foin

Pour cette première année de test, les 3 éleveurs se sont organisés en collectif pour récolter le foin sur une cinquantaine d’hectares. Ils ont fait appel à une ETA pour la fauche et ils ont réalisé eux-mêmes les étapes restantes.

Sur les prairies calcaires de Sissonne, particulièrement séchantes, la sécheresse de cette année s’est traduite par de faibles rendements. Toutefois ce fourrage supplémentaire est particulièrement bienvenu dans les fermes avec ce contexte de déficit fourrager.

Satisfaits du bilan de cette première année, les trois éleveurs souhaitent poursuivre le partenariat et, pourquoi pas, agrandir la zone d’action.

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Lorène Villain, conseillère animatrice polyculture-élevage : 07 87 32 38 79 - l.villain@bio-hdf.fr