LAURENT DUMONT, polyculteur-éleveur à Bellebrune (62)

Les 3 et 4 juin 2022, Laurent Dumont ouvrira les portes de sa ferme pour la première fois au public, à l’occasion de Terr’Eau Bio. Passé en bio en 2011, ce polyculteur-éleveur est aujourd’hui fier d’évoluer en autonomie et enthousiaste à l’idée de montrer que l’agriculture bio : ça fonctionne !

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Issu d’une famille d’agriculteurs, Laurent est installé depuis 1998 sur la ferme dite « Cobrique », située en plein territoire Boulonnais. « Je suis passé en bio en 2010, après la crise laitière, j’en avais assez de subir les aléas du marché. La première réflexion a été de voir si mon cheptel laitier était adapté. En me renseignant un peu, je me suis orienté vers la Simmental : j’en ai acheté une soixantaine pour le démarrage, que je suis allé chercher directement dans les montagnes autrichiennes. » Cette race rustique s’est parfaitement adaptée à son nouvel environnement et dévoile vite ses qualités. Et la viande, vendue à la restauration, assure à l’éleveur un véritable revenu complémentaire.

Laurent estime que son travail s’est simplifié avec son passage en bio : « Les vaches sont dehors le plus longtemps possible. Leur nourriture principale est donc l’herbe, je complète avec du foin et du maïs en fin d’hiver. J’ai peu de lait en hiver, mais les frais sont franchement réduits, ça compense. » La logistique reste malgré tout importante avec la traite : c’est sa femme Sylvie qui l’aide sur cette partie, associée à la ferme en tant que conjointe collaboratrice depuis 2001.

Laurent met à profit l’autonomie retrouvée en travaillant en bio et se dégage un peu de temps pour de la réflexion sur la manière de conduire sa ferme. En 2018, il se lance dans la production de volailles de chair, saisissant une opportunité avec un opérateur local « On a monté 2 poulaillers mobiles de 120 m². Ce n’était pas évident au début, on a un peu cafouillé et finalement adapté l’alimentation ». L’abatteur-transformateur cesse son activité bio 18 mois plus tard, Laurent doit chercher de nouveaux débouchés « Actuellement, on commercialise tout en direct : collectivités, magasins spécialisés et particuliers. »

Avec d’autres producteurs de volailles du territoire, ils cherchent à travailler avec un débouché plus construit, plus stable. Début 2021, avec l’appui de Bio en Hauts-de-France et le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, ils commencent à élaborer ensemble un plan d’actions pour étudier la possibilité de structurer une filière à l’échelle locale, voire régionale dans un second temps. « Je pense que pour le poulet bio, il y a de l’avenir ! Et je pense aussi que dans les Hauts-de-France, il y a le marché pour se développer. C’est plutôt agréable d’avoir deux productions, je suis sorti d’une routine, ça me permet de rencontrer de nouvelles personnes et d’avoir de nouvelles idées pour avancer en bio ».

Satisfait de son expérience en production biologique, Laurent souhaite partager et montrer à tous que travailler en bio, c’est possible. « Il y a de la place pour tout le monde ! Ce n’est pas toujours facile, c’est beaucoup de remise en question, mais ça maintient la jeunesse ! » C’est dans ce sens que Laurent s’est mobilisé avec un groupe d’éleveurs pour accueillir le salon Terr’Eau Bio chez lui les 3 et 4 juin 2022 : « C’est une belle occasion de montrer notre expertise et d’encourager les agriculteurs à aller vers le bio, mais aussi de discuter de l’avenir de la filière. La journée dédiée au grand public permettra de présenter le métier et ses particularités auprès des consommateurs. Le local bio, c’est ce qu’il faut mettre en avant auprès des consommateurs des Hauts-de-France. »

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