Les adhérents de la coopérative Biocer s’engagent pour maintenir leur outil 100% bio et indépendant

Réunis en assemblée générale, le 23 novembre dernier, les adhérents de Biocer ont rejeté le projet de fusion en préparation avec le groupe Natup depuis plusieurs mois. Un positionnement explicite des adhérents en faveur d’un outil économique indépendant 100% bio, malgré le contexte difficile que traverse la filière bio.

Avec des volumes de céréales collectés par la coopérative en augmentation depuis 2020 et l’investissement dans un nouvel outil de transformation situé à Marcilly-la-campagne dans l’Eure en 2019, la crise de l’alimentation et de la bio n’épargne pas la coopérative Biocer et ses 280 adhérents : la baisse des ventes entraînant une baisse des prix payés aux producteurs... Pour faire face à cette situation financière complexe, un projet de fusion avec le groupe normand Natup a été travaillé et présenté lors de l’assemblée générale de la coopérative.

Une mobilisation inédite des adhérents

Malgré la présentation du projet de fusion qui semblait offrir à court terme un souffle financier, les adhérents ont voté contre le projet (236 voix exprimées), désireux de travailler d’autres pistes qui permettraient de maintenir le cap du 100% bio.

Revenir aux fondements de la coopérative

Investie depuis plus de 30 ans dans la collecte de céréales bio dans le nord-ouest de la France, Biocer s’est engagée dans le développement d’une agriculture bio française durable et exigeante, en adéquation avec la taille et la diversité des cultures produites sur les fermes bio de ses adhérents. A la recherche de valeur ajoutée au-delà de la collecte, la coopérative a aussi investi dans des outils de stockage, triage et meunerie, au service de filières bio-équitables. « Depuis 2012 en bio et avec Biocer, j'ai cultivé blé, blé ancien, triticale, avoine, lentilles, féverole, endives, pomme de terre et prairies temporaires. Je me sens paysan meunier avec nos superbes outils. C’est notre différence, notre valeur ajoutée », rappelle Vincent Helleboid, producteur de l’audomarois. Pour Nadou Masson, productrice dans l’Oise, « nous nous sommes battus pour que demain les productrices et les producteurs puissent avoir le choix de s’engager dans une coopérative mixte ou une coopérative 100% bio ; on s’est battus car on voulait rester nous-mêmes. »

Favoriser une gouvernance de proximité

C’est aussi la volonté pour de nombreux adhérents de préserver un outil avec une gouvernance de proximité, une coopérative 100% bio « indépendante, souveraine de ses décisions et prête à rebondir quand le marché redémarrera », comme le souligne Virginie Bouchard, nouvellement élue administratrice au sein de la coopérative Biocer.

Se projeter avec les partenaires en faveur de filières bio équitables

Pour maintenir l’outil à flot, assumer la charge des investissements réalisés et retravailler son modèle économique, le conseil d’administration de Biocer est renforcé par l’arrivée de 6 nouveaux administrateurs déterminés, prêts à s’investir en faveur d’un projet cohérent et durable. Plusieurs pistes sont à l’étude : revoir des fonctionnements logistiques, travailler à plus de relations entre tous les acteurs de la coop : salariés, partenaires, fournisseurs…, avoir plus de liens avec les acteurs publics locaux, régionaux et nationaux, développer la prospection commerciale… Des synergies sont en cours de construction afin d’activer tous les leviers permettant le maintien de l’outil au service de ses adhérents et du développement de la bio.

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