Olivier Devillers, producteur en grandes cultures à Gouzeaucourt (59)

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Gouzeaucourt est la première commune à avoir obtenu le label « Territoire Bio Engagé » en région Hauts-de-France pour son pourcentage de surface agricole utile en bio. Olivier Devillers a participé à cette dynamique en convertissant progressivement les parcelles de la ferme familiale à compter de son installation, en 2018. Sa ligne de conduite : diversification, précaution et implication.

Il s’était pourtant éloigné de la terre avant de s’engager vers la bio en grandes cultures. Olivier a en effet cheminé au sein d’organisations professionnelles agricoles en région parisienne, avant de revenir à Gouzeaucourt reprendre la ferme de son père. « Pour passer des tableaux Excel à la gestion des cultures, je me suis rapproché d’agriculteurs du secteur, formé via le web et j’ai participé à plusieurs rendez-vous techniques. Et j’ai planifié une conversion progressive des parcelles, 70 hectares en tout, le temps de prendre mes marques techniquement et économiquement. »

S’installer à Gouzeaucourt, c’est rejoindre un « mouvement bio », un écosystème regroupant plusieurs acteurs de la bio organisés et outillés, sur un même territoire. « Cela a eu un côté rassurant de rejoindre un territoire qui rassemble des acteurs expérimentés et organisés. Ils ont nourri mes réflexions et orienté certains choix. Et les outils mis en place par ce collectif m’ont apporté de la praticité dans mon travail. » Olivier s’appuie en effet sur le groupement d’employeurs pour l’embauche de saisonniers, l’outil de conditionnement de légumes 100% bio, il est administrateur au sein d’un regroupement pour du matériel agricole et il a intégré la Cuma Som'luzerne pour le séchage solaire de luzerne en bottes.

Il ne cherche pas à agrandir la ferme mais travaille à diversifier ses légumes, recherche la valeur ajoutée, fait quelques essais avec de nouvelles cultures… L’objectif étant de stabiliser un système qui fonctionne et de trouver l’équilibre entre vie professionnelle et vie de famille. « Je prévois la construction d’un bâtiment pour le stockage des légumes et avoir un peu de matériel. » Une prochaine culture viendra compléter sa palette : la betterave, pour la fABriques à sucres. « Je suis quelques projets innovants comme celui de la fABrique à sucres : j’ai pris le train en route, c’est une démarche motivante qui va proposer un bon produit à la clé. »

D’abord en tant qu’adhérent et aujourd’hui comme administrateur de Bio en Hauts-de-France, il s’investit sur d’autres sujets, notamment un travail en faveur du développement des variétés « robustes » en pommes de terre. « Je trouve assez exceptionnel leur niveau de résistance ! Je trouve que ce projet autour des robustes va dans le sens de la bio, nous avons des pays voisins avancés sur le sujet, c’est assez enthousiasmant de travailler à réunir les différents acteurs de la filière autour de la table dans un objectif de progression commune. » La prochaine étape étant de fédérer les signataires potentiels autour d’une convention franco-belge.

Aujourd’hui, Olivier est plutôt satisfait de ce qu’il a mis en place. Son prochain challenge : amener des arbres dans la plaine. « Pour le paysage, les questions d’érosion et la biodiversité. C’est d’ailleurs avec l’envie et l’espoir que mon travail amène un peu de biodiversité que je me suis installé en bio. »

FERMOSCOPIE :

  • 2018 : installation sur la ferme et démarrage de la conversion en AB
  • 2023 : 100% AB
  • SURFACE : 70 hectares
  • PRODUCTION : blé, luzerne, seigle, lentillon, haricots verts, pommes de terre, courges, féverole
  • EMPLOI : 1 ETP (Olivier) et des saisonniers
  • VENTE : en coopératives