Quels impacts de l'agriculture biologique sur la biodiversité en région Hauts-de-France ?

Plusieurs études le soulignent, l’agriculture biologique, par ses pratiques, permet plus de biodiversité que dans les systèmes conventionnels. L’enjeu de la préservation et l’amélioration de la biodiversité est intrinsèque au fondement de la bio. Cette biodiversité contribue à la résilience des systèmes par la présence d’auxiliaires de cultures, l’action des pollinisateurs…

Bio en Hauts-de-France s’investit sur la thématique de la biodiversité depuis plusieurs années. Un travail de diagnostic a été lancé au sein de 8 fermes en 2022, avec le soutien financier de la DREAL et du Conseil régional, aux côtés de l’ADEP (Association des Entomologistes de Picardie), avec comme objectifs de :

• Quantifier / objectiver l’effet des pratiques des agriculteurs bio sur la biodiversité
• Passer d’une analyse des moyens vers une analyse des résultats
• Enrichir les références en région pour valoriser les pratiques de la bio
• Etablir les plans d’actions sur les fermes pour améliorer la biodiversité et développer la résilience des systèmes bio

Le choix des différentes fermes suivies a été motivé par le type de production (maraichage, polyculture/élevage, légumes de plein champ), de la répartition sur le territoire, de l’ancienneté du passage à la bio mais aussi de l’âge des infrastructures agroécologiques (IAE).

A l’échelle nationale, la FNAB travaille depuis 2020 sur un label mieux-disant qui inclut un volet biodiversité comprenant 11 critères structurels différents. Ces critères ont été construits par les agriculteurs du réseau, avec l’appui d’expertises extérieurss (Des Enjeux et des Hommes, Solagro, la LPO Pays-de-la-Loire, FNE, Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le CNRS). Au-delà de la labellisation, ces critères sont un support intéressant pour mettre en évidence les pistes de progrès en faveur de la biodiversité sur les fermes.

La ferme de Pierre-Elie Dequidt, située à Marconnelle (62), a bénéficié de ce suivi biodiversité en 2022. L’exploitation produit des pommes de terre/endives/lentillons-épeautre/maïs/lentille-caméline/luzerne/lin textile/blé/triticale. Depuis son installation en 2017, Pierre-Elie a entamé une conversion progressive de la centaine d’hectares de la ferme vers l’AB, pour atteindre le 100% bio à horizon 2024. « Je suis touché par la nature et la biodiversité, c’est ce qui m’a ramené vers ce métier. Mais je souhaitais limiter mon impact sur l’environnement ». Il augmente progressivement le nombre d’IAE sur sa ferme, avec un linéaire d’1 km de haies, la plantation d’arbres isolés ainsi que des bandes fleuries. « J’ai également réduit la taille de mes plus grandes parcelles avec la mise en place de différentes cultures entre mes bandes fleuries. C’est une expérience intéressante, j’ai beaucoup appris sur le fonctionnement d’une haie et comment l’améliorer. J’ai également été surpris d’accueillir 40 espèces d’abeilles sauvage ! »

Résultats intermédiaires des relevés effectués par l’ADEP sur la ferme de Pierre-Elie Dequidt :