Travailler des filières équitables, pérenniser des partenariats et diversifier les assolements, telles sont les ambitions d’un groupe de producteurs et productrices picards engagés depuis 2024 dans une association pour la promotion du commerce équitable en agriculture biologique.
Nous connaissons bien le commerce équitable entre le Nord et le Sud : en achetant du chocolat ou du café labellisé, nous veillons à ce que les producteurs soient justement rémunérés, tout en évitant la déforestation. Ces produits portent des labels familiers, garants d’un lien éthique entre le consommateur et le producteur. Ce que l’on sait moins, c’est que le commerce équitable existe aussi au sein d’un même pays ! Encadré par une loi depuis 2014, il repose sur des principes similaires : des prix justes pour les producteurs, des partenariats durables, des filières transparentes, une gouvernance démocratique, ainsi que des pratiques améliorées grâce à un fonds financé par les acteurs de la filière.
Si sa formalisation en labellisation est récente, le principe est ancien puisque ce lien entre producteurs et consommateurs remonte aux origines de l’agriculture biologique. Mais dans un contexte agité de fort développement de la bio, puis de crise, ces principes sont à réaffirmer et à réinventer, notamment en filière longue. C’est ce travail de fond que mène depuis 2024 une association de producteurs picards.
Les Paysans Bio Picards : une association couteau-suisse
11 exploitations ont formalisé leur travail sur ce sujet au travers d’une association, les Paysans Bio Picards. Créée en 2024, elle vise à coordonner des filières selon les principes de l’équitabilité, en poussant les opérateurs à respecter les cahiers des charges de la labellisation. Le pari se veut gagnant pour tous : les producteurs offrent une stabilité de production permise par les contrats pluriannuels, les acteurs de la filière échangent pour améliorer les pratiques, les engagements des producteurs sont valorisés au travers de prix justes et transparents. Enfin, alors qu’une partie des consommateurs pense encore que la bio est majoritairement importée, les filières communiquent sur un lien au territoire et l’origine locale de la production.
La création d’une association permet de proposer un interlocuteur unique aux opérateurs : pendant les réunions on coordonne les volumes et surfaces, on discute des contrats et prix de revient, on développe la communication autour du groupement. On rencontre aussi les industriels et utilisateurs finaux pour aborder la question du dérèglement climatique, les contraintes de chacun et les motivations à produire une alimentation saine et durable.
Objectif développement des filières et transmission des fermes
Plusieurs productions sont concernées par ce travail : grand épeautre et petit épeautre, graines de courge, lentilles, avoine… Une liste que les producteurs et productrices impliqués souhaitent allonger au contact des opérateurs en région, comme AgriCPS, engagé dans le projet ! Car alors que plusieurs fermes du groupement sont en cours de transmission, ou le seront prochainement, assurer des débouchés est un gage de stabilité et répond à l’envie des producteurs : valoriser et développer l’agriculture biologique. Des outils sont disponibles pour tous les maillons des chaînes de valeur, ne soyons pas frileux à les expérimenter, à progresser ensemble et à s’organiser !
Pour en savoir plus, contactez directement Corentin :

Corentin CNUDDE
07 87 32 40 85
c.cnudde@bio-hdf.fr
